931st post : crevette

In the following lines the reader is invited to interpret a written message through the perception non-ambivalente de celui qui sait, qui comprend et qui connaît l'art de contempler la vérité lorsqu'elle se présente directement ou indirectement à lui. Il s'agit ici non pas de juger un individu dont l'anonymat demeurera respecté afin de bien vouloir composer avec les contraintes sociales qu'on sait, mais bien de constater à quel point l'humain et toutes les autres sous-classes engendrées par lui peuvent se dénigrer eux-mêmes dans leurs actions que seul l'Éternel saura adéquatement et définitivement juger. La crevette est un animal que l'on peut parfois apercevoir se mouvant en une trajectoire empruntée de reculons. La crevette s'imagine peut-être quelque scénario de cheminement au cours duquel le hasard fera en sorte qu'il concorde ou non avec la réalité. Évidemment, plus souvent qu'autrement, la contingence océanique étant ce qu'elle est, la crevette se frappe le cul sur un obstacle. Il est aisé de supposer que notre crevette pourrait être en relation avec un partenaire qui se désolerait alors sans doute de cette piètre démonstration de manque de talent décisionel, et, afin de ne pas subir les foudres de sa douce moitié, cette crevette serait poussée, peut-être par amour, mais surtout par manque total d'intégrité et de bonne foi, à rapporter le scénario fictif du cheminement imaginaire pré-établi dans sa petite cervelle de crevette. Cette crevette mentirait.
N'est-ce pas là le drame profond de ces êtres qui ne savent pas assumer les gestes qu'ils posent? Ce mensonge si anodin aux premiers abords est la manifestation quotidienne d'une conscience avortée délibérément par le colporteur de fables qui se retrouve à vivre ses propres contes, mythomanie exaspérante pour les honnêtes gens qui se respectent et qui ont déjà assez de mal à composer avec la vraie vie.
Moi les crevettes, je les embroche.
Je les embroche et je les mange.