La pollution générée par l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta serait plus importante que le prétendent les représentants de l'industrie et le gouvernement albertain.
C'est la conclusion que tire une équipe de chercheurs de l'Université de l'Alberta qui a découvert des concentrations préoccupantes de métaux lourds dans l'eau et l'air du nord de la province.
Selon l'étude, publiée dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, la concentration de plomb et de mercure dans les cours d'eau de la région sont supérieurs aux niveaux considérés comme dangereux pour les poissons. Les recherches, conduites par l'écologiste David Schindler, ont révélé la présence d'au moins 13 contaminants toxiques dans des échantillons d'eau prélevés dans la rivière Athabasca.
Selon l'auteur de l'étude, David Schindler, le système de surveillance environnementale du gouvernement albertain et de l'industrie occulterait des données essentielles sur la santé de cette rivière.
Le gouvernement albertain a longtemps maintenu que ces contaminants sont naturellement présents dans l'environnement et se retrouvent dans la rivière la où affleurent des des gisements de sables bitumineux.
Mais David Schindler, qui a effectué des relevés tant en amont qu'en aval des sites d'exploitation des sables bitumineux, est catégorique sur l'origine humaine de cette hausse de contaminants dans l'eau.
Il réclame en conséquence une meilleure surveillance de l'industrie dans la province.
Dans une étude préliminaire publiée en décembre dernier, David Schindler soulignait que les raffineries des sables bitumineux généreraient approximativement cinq fois plus de pollution que le révèlent les données de l'industrie.
Le gouvernement fédéral remet en question la démarche du chercheur David Schindler. Plus tôt cette année, le ministre canadien de l'Environnement, Jim Prentice, avait qualifié « d'allégations » les résultats préliminaires de l'étude de David Schindler.
Radio-Canada.ca avecPresse canadienne